Science et société - Inscription possible à partir du 2 septembre 2024 à 09h00

Disponibilité Il reste 20 places
Tarif Adhésion annuelle +

50,00

Thème Sciences et techniques
Nombre de séances 7 séances de 2 heures
Jour Mercredi
Heure 10h00
Lieu M.A Broussailles
Dates 27/11/24, 11/12/24, 08/01/25, 05/02/25, 26/02/25, 12/03/25, 26/03/25
Les inscriptions seront possibles à partir du 2 septembre 2024 à 09h00
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Intervenant (s)

AUBERT-MARSON Dominique et ROUSSEAU Gabriel

Dominique AUBERT-MARSON : docteur en génétique, spécialiste en bioéthique et histoire des sciences. Observatrice au Comité international de bioéthique (UNESCO). Maître de conférences, université Paris V.

Gabriel ROUSSEAU : directeur d'IBM à Sophia-Antipolis, chargé du développement des logiciels d'intelligence artificielle appliqués à l'automatisation des décisions, professeur associé à l'université d'Angers et à l'école d'ingénieurs Polytech. Il dirige actuellement le développement de la première plateforme mondiale d'intelligence décisionnelle pour l'automatisation avancée à l'aide d'IA.

Description

La bioéthique revient sur le devant de la scène en raison de l’actualité. Le Président, le 13 septembre 2022, a lancé une Convention citoyenne sur la fin de vie afin d’organiser un débat approfondi et serein sur ce sujet dans l’idée de modifier la législation actuelle.

La naissance de la bioéthique est liée aux progrès fulgurants de la génomique (étude du génome) et de ses applications médicales. Elle obéit à la volonté de ne pas laisser « la science sans conscience » pour reprendre la formule de Rabelais et renvoie « aux règles de conduite qu’une société s’assigne » pour éviter les dérives liées aux avancées des sciences du vivant.

Dans ces cours, nous réfléchirons aux problèmes éthiques liés aux technologies biomédicales et nous verrons comment cette réflexion permet de trouver des solutions sous formes de règles générales de conduite face aux avancées techniques. Nous aborderons aussi les problèmes liés à l’intelligence artificielle pour améliorer la santé des patients dont un mauvais usage peut entraîner des dérives.

Pour chaque cours au programme : après une présentation du sujet, une discussion se déroulera autour des documents fournis et d’un questionnement des différents participants.
Les cours sont répartis entre les 2 intervenants :
=> séances 1, 2, 5, 6 et 7 assurées par Dominique AUBERT-MARSON.
=> séances 3 et 4 assurées par Gabriel ROUSSEAU.

Qu’est-ce que l’eugénisme ?
Tombé en désuétude après la Seconde Guerre mondiale, l’eugénisme ressurgit, de manière récurrente, dans le débat bioéthique autour des questions relatives aux procréations médicalement assistées et à l’essor des tests génétiques qui permettent de détecter de plus en plus d’anomalies dès le stade embryonnaire.
=> Qu’est-ce précisément que l’eugénisme ?
=> Comment dans le passé, les politiques se sont-ils appropriés des théories scientifiques pour tenter de résoudre les problèmes socio-économiques ?

Qu’est-ce que la bioéthique ?
Le terme bioéthique apparaît pour la première fois sous la plume de Van Rensselaer Potter, biochimiste américain, en 1970 dans un article intitulé Bioethics, The science of survival.
=> La bioéthique est une réflexion éthique sur la vie humaine mais elle concerne aussi l’ensemble des êtres vivants dans son sens le plus large.
=> La bioéthique évalue de façon critique les effets, dans le présent mais aussi dans le futur, du développement technoscientifique sur le monde du vivant et sur l’humain en particulier.
=> Elle identifie et analyse les problèmes éthiques liés aux technologies biomédicales et à la recherche fondamentale et cherche des solutions sous forme de règles générale de conduite consensuelles face à ces avancées techniques.

Qu’est-ce que l’Intelligence Artificielle ? Entre rêves et réalité
Émergeant comme une révolution technologique, l’intelligence artificielle (IA) soulève des questions cruciales en matière de bioéthique. Loin d’être un simple outil de développement technologique, l’IA trouve des applications dans tous les domaines y compris le domaine médical, influençant la prise de décisions. D’abord, il est essentiel de comprendre ce qu’est l’IA :
=> Ses origines : science et philosophie. Du rêve des philosophes avec une lingua philosophique pour une nouvelle science au service de la création de connaissances, à celui de l’ingénieur avec l’informatique et l’intelligence artificielle.
=> Aujourd’hui : l’IA désigne un ensemble de techniques visant à créer des machines capables d’accomplir des tâches qui nécessitent normalement l’intelligence humaine, telles que l’apprentissage, le raisonnement, la perception et la prise de décision.

L’éthique et la bioéthique pour une meilleure gouvernance de l’IA
Les avancées de l’IA posent des questions éthiques majeures.
=> Comment garantir que les algorithmes d’IA ne reproduisent pas ou n’amplifient pas les biais présents dans les données sur lesquelles ils sont entraînés ? Un diagnostic ou un traitement biaisé en médecine pourrait entraîner des conséquences graves. => La protection des données est un autre enjeu majeur. Les systèmes d’IA nécessitent des quantités massives de données pour fonctionner efficacement, dans le domaine médical. Assurer la confidentialité et la sécurité de ces informations est primordial pour maintenir la confiance du public et respecter les droits individuels.
=> Enfin, il est important de se demander comment l’IA pourrait transformer la relation entre les humains et la relation médecin-patient.
Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de développer des cadres éthiques robustes qui prennent en compte les implications sociales, légales et morales de l’IA dans la société et en particulier en médecine.

Faut-il étendre les techniques d’assistance médicale à la procréation ? La recherche sur l’embryon humain est-elle acceptable ?
=> La médecine doit-elle répondre au désir des parents « d’un enfant à tout prix » ?
=> Faut-il rendre légal tout ce qui est techniquement possible en matière de procréations médicalement assistées ?
Ces questions animent régulièrement le débat bioéthique dans une société où la stérilité d’un couple est source de souffrance et dans un contexte de progrès des techniques.
Mais la fin ne justifie pas toujours les moyens. Un des débats au centre de ceux concernant les lois de bioéthique porte sur la recherche sur l’embryon humain. Cette recherche est-elle nécessaire ? Est-elle légitime ?

Les diagnostics anténataux et la fin de vie
Nous aborderons dans ce cours les problèmes éthiques rencontrés aux deux extrémitésde la vie, c’est-à-dire les diagnostics anténataux et la problématique de la fin de vie avec l’euthanasie.
=> L’évolution des techniques biomédicales comme le diagnostic prénatal ou le diagnostic préimplantatoire modifie le regard qui est porté sur l’enfant à naître. La mise en place de ces dépistages a conduit à une sélection des embryons ou des fœtus atteints avant la naissance.
=> Ce « nouvel eugénisme » est-il différent de l’eugénisme historique ?
=> Quel est le seuil d’acceptation d’anomalie avant une interruption médicale de grossesse ?

La révolution génétique : CRISPR-Cas9 et ses applications
=> Novembre 2018, une nouvelle stupéfie la communauté scientifique : des jumelles génétiquement modifiées viennent de naître en Chine.
=> Comment ? Grâce à un système de défense immunitaire bactérien, CRISPR-Cas (ou ciseaux à ADN) qui est devenu un outil précis simple et universel pour modifier les gènes à volonté.
=> Cette technique innovante ouvre la porte à de nombreuses applications en agriculture, chez les animaux et même chez l’homme. Il est possible de modifier le génome d’embryons humains pour y apporter des caractéristiques particulières, soulevant ainsi un problème éthique majeur.
=> Devant les dérives possibles (transhumanisme, eugénisme, bioterrorisme), il est indispensable d’initier une réflexion éthique au niveau mondial et de rédiger une convention internationale contraignante.

Localisation

M.A Broussailles

1 Avenue des Broussailles, Cannes, France